Le dessinateur français Blutch, de son vrai nom Christian Hincker, est né en 1967 à Strasbourg où il a étudié les beaux-arts à l’École supérieure des Arts décoratifs. En 1988, ses premiers récits courts paraissent dans la revue «Fluide Glacial». Considéré aujourd’hui comme l’un des dessinateurs actuels les plus importants et les plus virtuoses de la nouvelle bande dessinée française, Blutch a une œuvre extrêmement variée, tant sur le plan thématique que formel, centrée sur le dessin. Ses réalisations en tant que dessinateur et peintre couvrent un large éventail depuis le dessin rapide et expressif à l’encre de Chine jusqu’à la peinture subtile en technique libre. Dans ses travaux à caractère souvent expérimental, l’artiste franchit régulièrement la limite de l’abstraction ou, comme dans son œuvre précoce «Péplum», une libre adaptation du «Satyricon» de Pétrone, il laisse le lecteur associer librement les espaces vides. En fait, il n’y a guère de sujet que Blutch ait choisi de ne pas aborder, et ses histoires touchent à tous les genres, que ce soit la science-fiction, le mystère, le western, le drame ou la comédie. En 1998 parait le recueil de nouvelles autobiographiques «Le Petit Christian», qui fait revivre son enfance dans l’Alsace des années 1970 et que Blutch poursuit en 2008 avec une deuxième partie dans «Charlie Hebdo». Après d’innombrables albums en noir et blanc, il surprend le public en 2002 avec un album en couleur, le surréel «Vitesse Moderne». Blutch a travaillé pour de nombreuses maisons d’édition et dans le cadre de collaborations les plus diverses, a illustré des livres, réalisé des affiches pour le cinéaste Alain Resnais ou le festival de jazz Banlieues bleues, dessiné pour «Libération», «The New Yorker» et «Les Inrockuptibles» et collaboré à des films d’animation comme le cauchemardesque «Peur(s) du noir». En 2009, Blutch remporte le Grand Prix de la Ville d’Angoulême, la plus importante distinction européenne dans le domaine de la bande dessinée, et a ensuite présidé le Festival de la bande dessinée d’Angoulême l’année suivante. La rétrospective au Cartoonmuseum de Bâle rassemble des planches originales d’albums, des peintures, des illustrations, des affiches et des extraits de films d’animation.
